Architecte urbaniste, Damien Guiot nous fait découvrir ZITA! le bureau à l'approche plurielle dont il est gérant.
En quelques lignes, pouvez-vous décrire votre parcours et la fonction que vous occupez actuellement ?
Après un diplôme d’architecte à l’ISA Saint-Luc de Tournai et un master en urbanisme à l’Université de Lille, j’ai collaboré dans des agences d’architecture aux ambitions nationales comme Tank Architectes et plus particulièrement Béal & Blanckaert, pour développer des projets sur le territoire de la métropole lilloise. De ces nombreuses expériences s’est élaboré un partage de valeurs communes, riches d’éthique et d’engagement.
En 2010, j’ai cofondé l’agence Wonk Architectes et exercé les fonctions d’architecte directeur de projet et cogérant jusqu’en 2019. J’ai ensuite créer ZITA! pour exercer différemment une pratique plus responsable et durable de l’architecture et de l’urbanisme.
Quelles sont les missions et les valeurs de votre structure ?
ZITA! est un bureau multidisciplinaire qui cultive une approche plurielle et transversale du design et de l’architecture. Nous réfutons toute idée de frontière entre paysage, urbanisme et architecture.
Notre approche du projet se veut résolument optimiste et contagieuse. C’est un état d’esprit qui stimule la créativité de notre équipe ainsi que la relation avec nos clients.
Nos projets s’inscrivent dans une approche sociale qui place les usagers et les habitants au cœur de nos réflexions et préoccupations. Nous mettons l’usager au centre de nos débats afin de comprendre sa posture, ses besoins, mais aussi ce qui pourrait le surprendre.
La quête de l’excellence est un moteur qui tire ZITA! vers le haut. Elle est fédératrice et repousse toujours plus loin les limites de nos ambitions.
Concrètement, comment se traduit votre engagement dans votre activité au quotidien ?
Nous sommes profondément écocitoyens car un engagement sincère se pratique au quotidien et en permanence. Nous veillons ainsi à réduire l’impact de chacune de nos actions en favorisant des solutions frugales et simples.
Ensuite, nous développons des projets écoresponsables. En tant qu’architectes urbanistes, le rôle que nous avons à jouer est prépondérant dans la transition énergétique et dans le développement des filières industrielles. Nous veillons donc, dans chacun de nos projets, à réduire l’impact écologique, à réduire le coût énergétique du chantier et à utiliser des matériaux recyclés et/ou biosourcés, issus de filières locales.
Enfin, ZITA! est adhérent depuis deux ans à « 1% pour la planète ». À ce titre, nous reversons 1% de notre chiffre d’affaires à des associations environnementales. En l’occurrence, nous soutenons l’association « Choisis ta Planète ». Elle réalise des films et travaille dans les écoles des Hauts-de-France pour organiser des projets pédagogiques sur l’environnement.
Nous avons également adhéré au CD2E et, comme tout bon architecte lillois, nous avons signé le Pacte Lille Bas Carbone.
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?
Les difficultés sont toujours liées à l’économie du projet.
En France, les budgets sont très souvent insuffisants au regard des ambitions attendues, ou de ce qu’il serait nécessaire de mettre en œuvre pour construire des projets réellement économes en énergie et à faible empreinte carbone.
Nous sommes donc très rapidement confrontés à cette dichotomie qui ne devrait pas exister entre respect d’un budget et vertu des matériaux.
Dès lors, les choix que nous devons faire doivent être soit très argumentés pour être validés, soit douloureux.
Pouvez-vous nous présenter un projet dont vous êtes particulièrement fier en lien avec l’éco-transition ?
En 2018, nous avons travaillé sur un concours (classé 2nd) pour la réhabilitation d’une ancienne surface commerciale en centre-ville de Fourmies (59), en Tiers-Lieu Numérique. Pour ce projet nous avons développé un projet résilient tourné autour des principes de la Troisième Révolution Industrielle et du Cradle to Cradle.
En repensant l’organisation du programme, nous avons proposé une stratégie prenant en compte les caractéristiques intrinsèques du bâtiment, limitant au minimum les interventions sur l’existant. Le bon sens ainsi recherché a permis d’allouer plus de budget à ce qui est réellement profitable pour les usagers, à savoir : des espaces et des surfaces de plancher supplémentaires.
Notre dispositif propose ainsi, pour le même budget de travaux, de construire environ 950 m² de surfaces utiles supplémentaires. Cela représente 60 % de programme en plus, répartis en réserve de plancher pour des évolutions et agrandissements de programmes (serre gourmande) et en espaces plus grands.
Au-delà d’une économie de moyens, c’est ainsi une économie de projet qui est mise en perspective. Notre dispositif permet véritablement d’envisager le bâtiment et ses futures évolutions et reconversions sur le très long terme.