MINEREC : une édition qui marque un tournant

MINEREC 2025, de la nouveauté dans l'air

Nouveau nom, nouvelle ambition

En 2025, les Assises Nationales de la Valorisation des Sédiments ont évolué pour devenir un événement plus complet et impactant. En cette 3ème édition, l’évènement prend le nom « MINEREC : Assises nationales de l’économie circulaire des minéraux ». Suite aux dernières éditions, nous avons fait le choix d’adapter cet événement aux enjeux globaux de la filière des sédiments en incluant également les matériaux minéraux alternatifs (sédiments de dragage, terres excavées, déblais du Bâtiment et des Travaux Publics, coproduits industriels) et la covalorisation. Cette édition repensée est une réponse directe aux attentes des professionnels et des acteurs publics et un engagement pour contribuer à une gestion durable et innovante des ressources.

Retour sur cette 3ème édition

Les 2 et 3 avril 2025, étaient l’occasion pour les acteurs de la filière de l’économie circulaire des minéraux de se retrouver pour échanger sur les sujets d’actualités et les innovations qui voient le jour sur le territoire.

L’évènement a posé ses valises pour deux jours, au 1894 à Lille. Inauguré il y a moins d’un an, le 1894 a permis aux plus de 150 visiteurs de profiter des 13 stands de nos partenaires pour discuter et réseauter.

A l’étage, l’amphithéâtre a vu défiler les interventions des 40 experts venus apporter leur regard sur les actualités réglementaires, techniques et opérationnelles de la filière des minéraux.

Mercredi 02 avril 2025 | jour 1

Une première matinée sur la réglementation

Les visiteurs ont été accueilli par Frédérique Seels, directrice du CD2E et André Genelle, conseiller Régional Hauts-de-France délégué à l’Economie Circulaire.

Vincent Basuyau, responsable de politiques « Industries à forte intensité énergétique et matières premières » à la Commission européenne a pris la parole sur le contexte politique européen et les perspectives pour les matériaux minéraux et la circularité.

Pierre Godefroy, référent régional Carrières-Déchets au service risque à la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) Hauts de France a expliqué en détails 3 actions mises en place par la DREAL en 2024 notamment la révision des Meilleures Techniques Disponibles (MTD) sur les installations de traitement des déchets, le renforcement de la taxe sur les déchets non dangereux enfouis suite à la non atteinte de l’objectif de diminution de 50% par rapport à 2010 et la mise en place de la filière REP PMCB.

S’en est suivie une table ronde sur la réglementation et les normes pour l’économie circulaire des Minéraux, où Elisabeth Gelot, avocate en droit de l’économie circulaire chez Skov Avocats, a répondu à deux questions : Pourquoi valoriser les matières minérales ? Comment valoriser les matières minérales ? Hugo Conzelmann, responsable des affaires publiques et juridiques à l’INEC (Institut National de l’Economie Circulaire), a fait un point sur la loi AGEC et la REP PMCB, complété par Sébastien Cornu, administrateur, membre du bureau et référent REP PMCB à l’UNEV, qui a questionné la valeur du granulat recyclé dans notre économie actuelle. Philippe Francisco, directeur adjoint Matériaux et Économie Circulaire au CERIB et Abdelfeteh Sadok, responsable stratégie économie circulaire de la Société des Grands Projets ont rappelé l’importance des démarches d’évaluation de l’Economie Circulaire en amont de la construction.

L’économie circulaire a fait d’énormes progrès dans l’UE depuis une bonne quinzaine d’années même s’il y a encore beaucoup de progrès à faire.

Vincent Basuyau

Responsable de politiques « Industries à forte intensité énergétique et matières premières », Commission européenne

Une après-midi dédiée aux Terres et Sédiments animée par Baudelet Environnement

L’après-midi s’est ouverte par l’introduction de Philippe Bataillard, chercheur au BRGM, sur la mise en application de l’artiche 85 de la loi Economie bleue de 2016. Cyril Scribot, consultant en économie circulaire au CD2E et organisateur de l’évènement, a pris le relais pour faire un point sur l’Engagement pour la croissance verte, initiative collective animée par le CD2E, qui a vocation à expérimenter la mise en place des filières de valorisation des sédiments de dragage, à l’échelle régionale.

La première table ronde de l’après-midi portait des retours d’expérience dans la gestion et la valorisation des sédiments et des terres. Jessy Fourcroy, responsable du service gestion patrimoniale et programmation, Direction de la mer, des ports et du littoral à la Région Hauts-de-France, a présenté le projet Sed’Opale en tant que référence sur son application aux ouvrages portuaires. Ludovic Grabner, Directeur du Chenal et des Travaux Maritimes à Haropa Port, a quant à lui présenté les projets Sedinnove et Sédiseine. Adelyne Rolland, Chargée de Valorisation des Sédiments de dragage au Pôle Maritime du SIBA Syndicat intercommunal du Bassin d’Arcachon, nous a fait voyager dans le sud pour expliquer les filières de valorisation de sédiments mis en place pour les ports du Bassin d’Arcachon. Notamment le projet sediment-terre qui introduit des sédiments dans la construction terre crue et en sylviculture pour la restructuration des sols forestiers. Nicolas Prudhomme, expert Génie Civil à la MEL, a introduit les projets Sédimel 1 et Sédimel 2 qui visent à valoriser les sédiments de la Métropole Européenne de Lille.

La table ronde suivante a permis à ses intervenants d’apporter un regard opérationnel sur les différents guides de valorisation. Philippe Bataillard, chercheur au BRGM, Reda Semlali, président de l’UNEV, Emmanuel Vernus, directeur technique de la plateforme technologique PROVADEMSE et Patrick Vaillant, directeur de projet en Économie circulaire et Matériaux au CEREMA étaient assis autour de la table, permettant un tour d’horizon des différentes méthodologies proposées aujourd’hui, et annonçant la sortie du nouveau Guide du Cerema : Valorisation de matériaux alternatifs en infrastructures linéaires de transport terrestre. Étude environnementale et sanitaire

Pour clôturer la journée, Yoann Herran, directeur R&D et valorisation des Sédiments chez Unelo, a présenté le concept d’éco-voirie porté par l’entreprise de travaux publics. Tristan Debuigne, responsable du Service Nouveaux Marchés et Développement chez Ixsane, a quant à lui, expliqué le développement des algorithmes AI dans la prédiction du comportement des nouveaux matériaux et les transferts de contaminations. Suivi d’Alain Dréau, responsable département dragage et milieux aquatiques à l’IDRA, qui a proposé ses retours d’expériences de valorisation de sédiments en merlons paysagers, talus bocagers et digues arrières-littorales. Finalement, Hugo Maurer, chargé de développement économie circulaire, Néo-Eco, a présenté « le petit cycle des terres », un processus de recherche-action déployé avec un collectif de chercheurs interdisciplinaire, pour activer une économie circulaire des terres et développer des outils adaptés aux usages des institutions.

Durant toute l’après-midi François Foucart, directeur du pôle matériaux chez Baudelet Environnement, a animé les tables rondes successives.

Jeudi 3 avril | Jour 2

La science appliquée, au service des acteurs de terrain

Le deuxième jour a débuté par un choix cornélien pour nos visiteurs qui ont dû opter pour la session de recherche scientifique ou la visite de Valdeau’Mat.

Organisée et animée par l’IMT Nord-Europe et Baudelet Environnement, la session scientifique a permis de mettre en avant plusieurs conférences scientifiques sur des produits et procédés innovants et plus durables. Saviez-vous que les coquilles saint jacques, les huîtres, les moules peuvent être utilisées pour faire du béton ? Nassim Sebaibi, responsable de l’Unité de Recherche Builders Lab chez Builders Ecole d’Ingénieurs, a présenté des éco-pavé drainants issus de la valorisation de co-produits coquilliers marins. Des pavés qui permettent de faire baisser jusqu’à 7° la température de surface pavée par rapport à la surface béton.

Saviez-vous que 1/4 de l’humanité vit dans un habitat en terre ? Vincent Dubois, maître de conférences à l’université Artois, propose des solutions constructives en impression 3D à base de terre (et tous les défis associés comme passer de la terre sèche à la terre liquide et la création de mousse de béton végétal). La flash calcination a été présentée par le professeur Mouhamadou Amar, Enseignant-Chercheur et Professeur Associé à l’IMT Nord-Europe. Cette technique présente des solutions d’optimisation des propriétés des liants bas-carbone grâce a l’utilisation de matières premières secondaires et de sous produits industriels pour des constructions plus durables. Nadia Saiyouri, responsable Département Génie Civil et Environnemental à l’Université de Bordeaux, a présenté le projet ValoSed®, lors duquel l’utilisation de sédiments de dragage non traités en combinaison avec des réactifs alcalins (NaOH et Na2SiO3) et divers coproduits a été examiné.

Une occasion pour montrer le travail rigoureux et fastidieux de la recherche aux industriels présents et de récompenser les scientifiques ayant contribué à l’appel à poster MINEREC. Félicitations à Marianne Chaussy, Boubker Laidoudi, Soufiane El Moussaoui pour leur prix du poster scientifique MINEREC dans la catégorie Décarbonation, et à Bader Bouzar, Nor-Edine Abriak et Mahfoud Benzerzour pour la catégorie Innovation & traitement !

Valdeau’Mat est une entreprise familiale fondée par Steeve et Benjamin Vandeginste, spécialisée dans le recyclage des déchets de construction et de démolition dans la région des Hauts-de-France. Grâce à une installation de traitement des déchets conçue par CDE, l’entreprise recycle jusqu’à 400 000 tonnes de matériaux inertes chaque année, séparant les matériaux entrants selon leur granulométrie, les rendant ainsi utilisables dans le domaine des travaux publics. Le site de VALDEAU’MAT est équipé de cuves enterrées pour la collecte des eaux pluviales et de panneaux photovoltaïques permettant d’assurer une autonomie presque totale en termes d’eau d’électricité.

La prise de parole de Cédric Wirtz a clôturé la matinée en abordant le sujet de la REP PMCB avec un retour sur 2024 et une présentation des ambitions pour 2025, sous l’animation de Sabine Guina, consultante en Economie Circulaire au CD2E.

Place aux matériaux alternatifs

L’après-midi a débuté par une table ronde animée par Guillaume Sigiez, développeur de boucles d’économie circulaire par l’ingénierie chez Néo-Éco, sur les matériaux alternatifs dans l’urbanisme circulaire. À sa table se trouvaient Jérémy Coudrais, président de Recynov, Guillaume Martin, responsable RSE Energie chez Laminés marchands européens et Patrick Dessauvages, directeur général de Prefernord. Les thématiques des mâchefers et des laitiers issus d’aciérie électrique ont pu être abordées, mettant en avant la préparation maitrisée de ces matériaux alternatifs disponibles.

Les spectateurs ont pu prendre connaissance de nouvelles innovations pour décarboner le secteur de la construction avec Claire Renoulin, cofondatrice de Carbonway qui intègre du CO2 biogénique dans les matériaux de construction. Jérémie Domas, délégué Général au CTPL (Centre technique et de promotion des laitiers sidérurgiques), a expliqué l’intérêt de l’utilisation des laitiers sidérurgiques comme coproduits industriels dans les liants hydrauliques. Guillaume Luu, Head of Business Development chez NeoCem, a expliqué comment diminuer l’empreinte carbone du ciment grâce aux argiles.

Sous l’animation de Youri Pulliat, chargé d’affaire pour le domaine d’activités stratégiques des Minéraux chez Team2, Etienne Fromentin, secrétaire général à l’UNICEM Hauts-de-France, Jean-Baptiste Chartin, directeur des opérations aux Carrières d’Houdain, Ali Zaoui de l’Université de Lille et Sloane Simono, directeur Innovation chez BE Green ont répondu à la question « Comment l’innovation développe-t-elle les boucles d’Économie circulaire ? »

Enfin, la journée s’est terminée en abordant le sujet de problématiques géotechniques ou chimiques. Aurore Mazurelle, de Devarem, a expliqué comment reviabiliser les sols des chantiers dans le respect de la loi ZAN. Nicolas Deryckere, directeur opérationnel France chez Ghent Dredging a quant à lui, présenté le traitement et la valorisation des boues de dragage en Belgique. Pour finir, les PFAS ont eu leur place sur scène grâce à Guillaume Louchez, responsable du service Process, Traitement, Innovation & Amélioration Continue chez SARP Industries.

Avec l’argile, on transforme un matériau qui est disponible en quantité et distribué équitablement partout dans le monde, mais qui embête tout le monde, en le matériau le plus utilisé, le ciment qui produit du béton.