Portraits d'adhérents

GRUME

Florine Wallyn , Architecte et Gérante

GRUME ARCHITECTURE

GRUME ARCHITECTURE

Grume propose une architecture éco-responsable basée sur les principes bioclimatiques et l’utilisation de matériaux biosourcés.

En quelques lignes, pouvez-vous décrire votre parcours et la fonction que vous occupez actuellement ?

Architecte depuis 2008, je partage les valeurs du mouvement pour une Frugalité Heureuse et Créative. Ainsi, je coordonne le réseau en Hauts de France. Je suis formée aux matériaux biosourcés et principalement à la construction paille et chanvre. L’expérience du projet de la médiathèque d’Amiens Ouest, bâtiment bioclimatique en structure bois et isolation chanvre, a été pour moi un tremplin. J’ai créé GRUME pour pouvoir développer ma pratique en faveur d’une architecture éco-responsable et engagée.

Quelle est la mission et quelles sont les valeurs de votre structure ?

GRUME met ses compétences au service des particuliers, des collectivités et des bailleurs sociaux en proposant des missions de maîtrise d’œuvre en réhabilitation et construction neuve. En outre, nous nous engageons à construire mieux avec moins, en toute responsabilité face aux enjeux sociaux et environnementaux actuels, en réduisant les dépenses et les besoins énergétiques.

Par ailleurs, GRUME réalise des missions de conseil technique autour des matériaux biosourcés et de la bioclimatique.

Concrètement, comment se traduit votre engagement dans votre activité au quotidien ? Avez-vous le sentiment de faire un métier différent des autres ?

Il s’agit de sortir des sentiers battus et d’expérimenter de nouvelles méthodes de travail et de nouvelles pratiques de l’architecture :

–       Préserver les sols et la biodiversité en privilégiant la rénovation, la réhabilitation, les surélévations et en travaillant sur la vacance immobilière et le foncier.

–       Utiliser les ressources biosourcées disponibles localement (bois régional, paille, chanvre, lin, argile, textile recyclé …)

–       Privilégier le travail sur l’enveloppe du bâtiment avant celui sur les équipements techniques

–       Adapter le bâti aux conditions climatiques et modes de vie actuels

–       S’inscrire dans une démarche joyeuse, expérimentale et créative, dans une logique de partage et de co-conception.

Quelle est la principale difficulté que vous rencontrez ? Y a-t-il des idées reçues contre lesquelles vous devez lutter ?

Tout d’abord, les matériaux biosourcés font l’objet de nombreux apriori et réticences dans l’imaginaire collectif. Bien qu’ils soient faux pour la plupart et il faut les déconstruire grâce à la pédagogie et la preuve par l’exemple, c’est l’objectif des missions de conseil proposées par GRUME. Par ailleurs, correctement mis en œuvre, les biosourcés résistent au feu, au vent, aux rongeurs, aux champignons et sont bien plus performants que certains matériaux industrialisés utilisés couramment. Les filières biosourcées sont structurées et fonctionnelles, il est primordial de connaitre tous leurs acteurs pour anticiper leurs fragilités éventuelles.

De surcroît, la principale difficulté réelle est sans doute celle du coût. Mais là encore, il faut comparer des performances similaires, raisonner en cout global (et pas seulement en cout travaux) et inclure le cout environnemental dans la balance pour mettre en évidence les avantages incontestables des biosourcés.

En quoi l’adhésion au CD2E vous a-t-elle été bénéfique ?

Adhérer au CD2e, c’est faire partie de l’écosystème régional des acteurs de l’éco-transition !

Quelle bonne pratique, chiffre clé, élément type « Le Saviez-vous ? » spécifique à votre activité souhaiteriez-vous faire connaître ?

La construction d’1m2 de logement collectif neuf génère 13.5kg de déchets inertes, 5.7kg de déchets non dangereux, 0.45kg de métal, 1.8kg de plâtre, 1.3kg de bois, 0.25kg d’emballage (Matière grise, Encore Heureux).

Ainsi, les déchets s’amoncellent et les ressources s’amenuisent, il est temps de prendre nos responsabilités et de changer les habitudes !

 

Pour terminer, avez-vous un conseil ou un apprentissage à partager pour massifier/accélérer l’éco-transition ?

«  Soyons utopistes et radicaux ! » comme le dit Alain Bornarel, ingénieur et co-rédacteur du Manifeste pour une Frugalité Heureuse et Créative.