En quelques lignes, pouvez-vous décrire votre parcours et la fonction que vous occupez actuellement ?
Secrétaire général de l’UNICEM Normandie depuis 2010 et de l’Ile de France depuis 2020, j’ai étendu mon périmètre à la région Hauts-de-France depuis juin 2023.
Quelles sont les missions et les valeurs de votre structure ?
Les missions de l’UNICEM Hauts-de-France consistent à représenter les intérêts des entreprises du secteur des matériaux de construction. Nous prônons un approvisionnement durable des territoires en prenant en compte une logistique équilibrée et la moins impactante possible. Nous mettons en avant les bonnes pratiques de nos entreprises qui portent sur l’environnement et sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Nous conseillons également nos entreprises sur des sujets divers et variés tels que l’économie circulaire, la biodiversité, la réglementation, la fiscalité, l’environnement, le juridique, etc… Nous souhaitons mettre l’économie circulaire au cœur des réflexions sur l’approvisionnement en matériaux de construction dans une logique du bon matériau, au bon endroit pour le bon usage. Enfin, nous voulons être incontournable dans toutes les politiques touchant l’utilisation des matériaux et la protection de l’environnement au sens large du terme.
Concrètement, comment se traduit votre engagement dans votre activité au quotidien ?
Depuis mon arrivée à l’UNICEM, j’ai vu l’évolution de mentalité de nos entreprises qui mettent tout en œuvre pour optimiser la durée de vie des gisements autorisés. L’accès à la ressource est devenu de plus en plus contraint et les entreprises s’adaptent pour économiser leurs gisements. De fait, l’activité de recyclage s’est fortement développée dans notre secteur d’activité. Si en 2010 aucun carrier ne souhaitait parler de recyclage, aujourd’hui, bon nombre d’entreprises sont engagées dans cette voie. 1 tonne sur 2 de granulats de recyclage est produit par les carriers en Hauts-de-France. Par ailleurs, nos entreprises se sont aussi adaptées aux évolutions réglementaires très nombreuses. La prise en compte de l’environnement est devenue incontournable pour mieux faire accepter les activités. Les bonnes pratiques se sont développées et sont reconnues par bon nombre de nos partenaires.
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?
Notre secteur d’activité souffre d’un déficit d’image et de notoriété. Nos activités de production de granulats et de béton prêt à l’emploi sont toujours identifiées comme ayant un impact sur l’environnement alors que de nombreuses bonnes pratiques existent. Les actions en matière de protection de l’environnement ou les recherches en faveur d’une décarbonation sont totalement ignorées et méritent d’être mieux connues. De plus, bien que les systèmes constructifs évoluent et que d’autres matériaux de construction apparaissent, les granulats et le béton seront toujours utilisés dans les années à venir. L’accès à la ressource doit être préservé en ce sens. De même, le développement du recyclage, voie dans laquelle sont engagés nos adhérents, n’est pas suffisamment reconnu à ce jour pour les maîtres d’ouvrage.
En quoi l’adhésion du CD2E vous a-t-elle été bénéfique ?
Nous sommes convaincus que nous pourrons mieux valoriser nos activités tout en prenant en considération les attentes sociétales et de transition portées par le CD2E
S’il y’en a : quelles ont été les réussites déjà menées en partenariat avec le CD2E ou les projets en cours ?
Nous avons un projet en cours qui consiste à bien identifier quels sont les freins et leviers au développement du recyclage et qui, espérons-le, aboutira à une dynamique sur le sujet en Hauts-de-France avec les acteurs concernés.
Pouvez-vous nous présenter un ou deux projets/réalisations dont vous êtes particulièrement fier en lien avec l’éco-transition ?
Depuis 1992, l’UNICEM HDF s’est engagée dans la prise en compte de l’environnement en lien avec les activités extractives. La profession s’est mobilisée pour élaborer des études visant à améliorer les connaissances et à adapter les pratiques pour limiter les impacts. Puis en 2004, l’UNICEM HDF a développé la charte environnement qui avait pour but de faire progresser les entreprises dans la gestion environnementale de leurs sites. En 2017, nous avons rénové ce dispositif avec CAP environnement en remplacement de la charte et en créant un label RSE. Ces deux démarches parallèles sont basées sur des référentiels sectoriels spécifiques aux activités extractives, à la production de granulats recyclés et à la production de béton prêt à l’emploi. Elles sont portées par UNICEM entreprises engagées qui anime la dynamique en région. En plus de soutenir CAP environnement et le label RSE, UNICEM entreprises engagées organise des formations à destination de ses adhérents sur des thématiques environnement et RSE. UEE permet aussi une mise en relation avec les parties prenantes concernées par le sujet. Et c’est aussi le lieu qui permet de mettre en évidence les bonnes pratiques de nos entreprises. Prochainement, nous allons lancer une opération d’accompagnement à la RSE pour mobiliser nos entreprises adhérentes à se lancer dans la démarche. Cette démarche se basera sur une animation collective et individuelle permettant de faire prendre conscience aux entreprises qu’elles peuvent s’engager dans cette démarche.
Quelle bonne pratique, chiffre clé, élément type « Le Saviez-vous? » aimeriez-vous faire connaître ?
1 tonne sur 2 de granulats recyclés est produite par les industries extractives.
Chaque citoyen des Hauts-de-France consomme annuellement plus de 5 T de granulats.
Le taux de recyclage des déchets inertes en HDF est de 75 %
Pour terminer, avez-vous un conseil ou un apprentissage à partager pour massifier/accélérer l’éco-transition ?
Pour notre secteur d’activité, il est important de sensibiliser les maîtres d’ouvrage et les collectivités territoriales sur l’écosystème des matériaux de construction très différents en fonction des territoires.
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